Nous autres

Ievgueni Zamiatine / Matthieu Cruciani

Salle du 5e étage

Atelier d’interprétation
du lun. 3 au mer. 18 janv.

Théâtre Jean Dasté

Atelier d’interprétation
du lun. 13 au mer. 22 fév.

Ouverture publique d’atelier
jeu. 23 et ven. 24 fév. / 20 h
sam. 25 fév. / 17 h

Entrée libre / réservation conseillée 04 77 25 14 14

Billetterie

Pour cet atelier avec la promotion 27, Matthieu Cruciani propose une adaptation et une mise en scène du roman de science-fiction Nous autres écrit en 1920 par l’auteur russe Ievgueni Zamiatine.

Il s’agit du journal d’un homme du futur nommé « D-503 ». Son travail consiste à fabriquer l’Intégral, un vaisseau spatial destiné à convertir les civilisations extraterrestres au bonheur, que l’État unique prétend avoir découvert. Au cours du roman, D-503 se rend compte qu’il devient, malgré lui, de plus en plus attiré par l’ancien monde (en particulier le nôtre), caractérisé par la liberté, l’imprévisible et la précarité du bonheur. Comme dans la plupart des contreutopies (ou dystopies), l’État unique décrit dans le roman est un État totalitaire qui prétend régir toutes les activités humaines et faire le bonheur des hommes au détriment de leurs libertés individuelles.

Matthieu Cruciani

Né en 1975 à Nancy, Matthieu Cruciani est metteur en scène, acteur, et directeur artistique de la compagnie The Party, associée à La Comédie. De 2008 à 2010, il est en compagnonnage DMDTS avec le collectif des Lucioles, à Rennes et dans ce cadre il met en scène Plus qu’hier et moins que demain, avec Pierre Maillet. En 2010, il est sélectionné pour le festival Premières, au Théâtre National de Strasbourg, pour sa mise en scène de Gouttes dans l’océan, de Fassbinder.

Mises en scène

2017 Au plus fort de l’orage, de Stravinsky, Festival d’Art Lyrique d’Aix en Provence
2015 Un beau ténébreux, Julien Gracq
2014 Moby Dick, Fabrice Melquiot d’après Herman Melville
2013 Al Atlal ( Les Ruines ), de Sharif Andoura, d’après Oum Kalsoum et Mahmoud Darwich
2013 Le monde est un ours, François Bégaudeau
2012 Non-réconciliés, F. Bégaudeau
2011 Rapport sur moi, G. Bouillier
La revanche, F. Bégaudeau
2010 Faust, Goethe, Festival Nuits de la Bâtie d’Urfé
Plus qu’hier moins que demain, I. Bergman, A. Moravia,
G. Courteline, Co-mise en scène avec P. Maillet
2009 Gouttes dans l’océan, R.W. Fassbinder Théâtre Mouffetard
Théâtre National Strasbourg, festival Premières
2008 L’invention de Morel, A. Bioy Casares
2007 Exit, H. Selby.Jr.
Orion, texte et mise en scène

Spectacles en tant que comédien

2016 : La cuisine d’Elvis, Lee Hall – Pierre Maillet
2014 Spleenorama, Marc Lainé
2013 Little Joe, Pierre Maillet
2012 La tragédie du vengeur, C.Tourneur, J.F.Auguste
2011 La revanche, F. Bégaudeau
2010 La vie est un songe, P. Caldéron, D. Mesguich,
2009 Prends soin de l’ours, S. Coher – C. Gresset
2008 Le cristal et la fumée, J. Attali – D. Mesguich
We can be heroes, A. Pirault
Le Sicilien, Molière – E. Capliez
2007 La chevauchée sur le lac de Constance, P. HandkE- P. Maillet
Ruy Blas, V. Hugo – W. Mesguich
2006 Les nuits blanches, F. Dostoievski – M. Bedleem, E. Capliez, L. Lemesle
Hélène, J. Audureau – S.Tranvouez
Katerine Barker, J. Audureau – S.Tranvouez
Théâtre volé, L. Javaloyes – P. Maillet
2005 Actes de Tchekov, A.Tchekov – D. Mesguich
Mères et fils, A. Arias
Jérémy Fisher, M. Rouhabi – E. Capliez
Le prince de Hombourg, H. Kleist – D. Mesguich
2004 Sortie de scène, N. Bedos – D. Benoin
L’épreuve, Marivaux – A. Jebeile
2003 Du sang sur le cou du chat, R.W. Fassbinder – P. Maillet
Beaucoup de bruit pour rien, W. Shakespeare – J.C. Berrutti
Roméo et Juliette, W. Shakespeare – A. Allain
Chat et souris moutons, G. Motton – M. Bedleem
2002 La cabaret du grand ordinaire, J.P Siméon – C. Schiaretti
2001 Barbe bleue espoir de femme, D. Loher – S. Tranvouez
2000 Peines d’amour perdues, W. Shakespeare – J.Y Lazennec

Formation :
1999/2002 Élève à l’École de La Comédie de Saint-Étienne
1997/1999 Élève à l’École du théâtre national de Chaillot.

Ievgueni Zamiatine

Zamiatine est né le 1er février1884. Son père est prêtre orthodoxe, maître d’école et sa mère, musicienne. Il fait ses études au lycée de Voronej, puis étudie la construction navale à l’Institut polytechnique de Saint-Pétersbourg de 1902 à 1908 et rejoint rapidement les bolcheviks.

Il participe à la révolution de 1905, pendant laquelle il rencontre Lioudmila Oussova, une étudiante en médecine, avec laquelle il se marie en 1908, mais il est arrêté, puis assigné à résidence à Lebedian. Il tente de rentrer clandestinement à Saint-Pétersbourg, mais doit se réfugier en Finlande. Ses écrits et actions politiques lui valent un nouvel exil en 1911. Ces épisodes d’éloignement lui inspirent Province. À peine rentré à Saint-Pétersbourg après l’amnistie de 1913, la publication d’Au diable vauvert lui vaut les foudres de la censure tsariste et un nouvel exil, en Carélie cette fois.

Muni de son diplôme d’ingénieur naval, il est en Angleterre en 1916 pour superviser la construction de navires brise-glace pour l’Empire russe.

Après la Révolution de février, il rentre d’Angleterre en septembre 1917 et participe avec enthousiasme au foisonnement littéraire, se réclamant du néo-réalisme. Il participe à de nombreuses revues et publie des classiques étrangers. Professeur de littérature à la « Maison des Arts » de Petrograd aux côtés d’Iouri Tynianov et Korneï Tchoukovski, il inspire les « Frères Sérapion », un groupe de jeunes écrivains. Il est alors une personnalité importante de la scène littéraire soviétique.

D’abord bolchevique, Zamiatine quitte le parti en 1917. Il critique aussi les écrivains prolétariens, trop proches du pouvoir politique.

En 1920 paraît La Caverne, un recueil de nouvelles. Son roman Nous autres, écrit en 1920-1921 et publié quatre ans plus tard en langue anglaise, lui apporte la notoriété, même s’il est interdit en URSS. Ce roman et le scandale politico-littéraire qu’il engendre occultent le reste de sa production littéraire. Nous Autres inspira à George Orwell le contexte de son roman 1984.

Pour éviter les problèmes de censure, Zamiatine écrit des pièces de théâtre.

Inquiété par la Guépéou à partir de 1922, son nom figure la même année sur une liste d’intellectuels que le gouvernement se prépare à expulser. Des amis étant intervenus contre son gré, il est obligé de rester en Russie. Interdit de publication en 1924, accusé d’antisoviétisme lors d’une violente campagne de presse après la parution de Nous autres à l’étranger, il écrit en 1931, comme Mikhaïl Boulgakov, à Staline, mais uniquement pour obtenir l’autorisation de quitter l’URSS (au contraire de son ami, qui finit par accepter un emploi au Théâtre d’art de Moscou). Requête acceptée grâce à l’appui de Maxime Gorki.

Il quitte l’URSS en 1931 et s’installe à Paris. Zamiatine écrit quelques nouvelles ainsi que le scénario de l’adaptation cinématographique des Bas-fonds de Gorki par Jean Renoir.

Avec les élèves de 2e année (promotion 27) de L’École de la Comédie
Arthur Amard, Lou Chrétien-Février, Valentin Clerc, Margaux Desailly, Alicia Devidal, Luca Fiorello, Simon Terrenoire, Guillaume Trotignon, Maybie Vareilles, Elsa Verdon