Au risque de…

Dieudonné Niangouna / Frédéric Fisbach

Salles de l’école

Atelier d’interprétation
du lun. 11 janv. au ven. 12 févr.

Un mois avec l’écriture de Dieudonné Niangouna… Au risque de…

« Mesdames et Messieurs, je vous arrache la garantie de votre innocence. Devenez coupable à moindre frais. Voilà ce que vous dit ce théâtre. On enterre la complaisance cette nuit. On embrasse les lions. On fait l’amour avec des hiboux. Tout ne sera pas permis mais votre contraire est invité. Et c’est lui qui ouvrira le bal. Puis vous irez danser avec votre contraire. »

Et Dieu ne pesait pas lourd…, Dieudonné Niangouna.

Dieudonné Niangouna est sans doute un des plus vivant des auteurs vivants. Son écriture est un concentré de nécessité, de colère et de beauté. Il voit ! Dido c’est puissant ! La puissance, celle de l’artiste et du prophète, que Spinozza opposait au pouvoir et à son exercice.

Avec les apprentis comédiens de la Comédie, je voudrais que nous abordions le monologue, ce que ça demande à l’acteur dans son dialogue avec lui-même avec le vrai et ce que ça tend dans sa relation au spectateur.

Nous allons pendant un mois nous concentrer sur M’appelle Mohamed Ali, Le socle des vertiges, Acteur de l’écriture, Shéda, Et Dieu ne pesait pas lourd…

Nous irons lire aussi certains textes de Sony Labou Tansi, Heiner Mülher et Jean Genet, quelques uns parmi les auteurs que Dieudonné a lu et qu’il salue souvent.

Je viens travailler avec les élèves de première année, ils débutent à la Comédie. Ce mois passé ensemble sera l’occasion pour nous tous de « danser avec notre contraire », d’ouvrir ouvrir ouvrir, d’affuter des questions et à les laisser résonner. Nous nous engagerons à ne pas appliquer de recettes, ni à chercher des réponses toutes faites. Nous tenterons d’agir en artiste en cultivant la fragilité. Je viens à Saint Étienne avec à l’esprit la phrase d’Antoine Vitez sur l’école comme le seul lieu véritable du laboratoire de théâtre.

Frédéric Fisbach

Après une formation de comédien au Conservatoire National Supérieur d’Art Dramatique de Paris, Frédéric Fisbach accompagne les premières années de l’aventure de la compagnie de Stanislas Nordey jusqu’au Théâtre Nanterre-Amandiers. Il crée sa première mise en scène en 1992 au Théâtre Gérard-Philipe de Saint-Denis, Les Aventures d’Abou et Maïmouna dans la lune d’après Bernard-Marie Koltès. À la suite de ce spectacle il fonde sa compagnie l’Ensemble Atopique et devient artiste associé de la Scène nationale d’Aubusson.

En 1994, il monte L’Annonce faite à Marie de Paul Claudel, avant de s’intéresser à Maïakowsky, Kafka, Racine, Corneille et à Strindberg.

Lauréat de la villa Medicis hors les murs en 1999, il séjourne au Japon, découvre les arts traditionnels de la scène et rencontre l’auteur dramatique Oriza Hirata, dont il mettra en scèneTokyo Notes et Gens de Séoul.

De 2000 à 2002, il est artiste associé au Quartz de Brest, il crée Les Paravents de Jean Genet avec la compagnie de marionnettistes traditionnels japonais Youkiza et Bérénice de Racine avec le chorégraphe Bernardo Montet.

Il est ensuite nommé directeur du Studio-Théâtre de Vitry en 2002 puis est codirecteur avec Robert Canterella du Centquatre, à Paris, de 2006 à 2009.

Artiste associé du Festival d’Avignon en 2007, il propose pour la Cour d’honneur une installation, performance de trois jours et trois nuits où il convie le public à des conférences, ateliers de pratiques théâtrales et à la représentation de Les Feuillets d’Hypnos de René Char. Il présente aussi Les Paravents de Jean Genet. Au Festival d’Avignon 2011, il monte Mademoiselle Julie d’August Strindberg avec notamment Juliette Binoche. En 2013, il y met en jeu Corps… d’après le roman d’Alexandra Badea.
En novembre 2013, il a mis en scène Elisabeth ou l’Equité d’Eric Reinhardt au théâtre du Rond-Point.

Il met en scène des opéras, contemporains ou classiques, Forever Valley en 2000, suivi par Kyrielle du sentiment des choses, Agrippina, et Shadowtime. Il est également interprète de 2005 à 2012 dans Hippolyte de Robert Garnier, Phèdre de Racine, en 2009, et dans Images latentes en 2010.
Il réalise un long métrage en 2007, La Pluie des prunes qui reçoit le Prix du meilleur film au Festival du film de Genève.

Avec les élèves de 1ère année (promotion 28) de L’École de la Comédie
Solène Cizeron, Fabien Coquil, Vinora Epp, Romain Fauroux, Hugo Guittet, Cloé Lastère, Fatou Malsert, Alexandre Paradis, Noémie Pasteger, Flora Souchier

Sous la direction de Frédéric Fisbach

Atelier d’interprétation Au risque de… Avec Frédéric Fisbach janv. 2016
Crédit photos : © Sonia Barcet
Voir les photos