Direction d’acteurs

Jean-Pierre Daroussin / Émilie Deleuze / Philippe Faucon / Jean-Marc Moutout / Delphine Noels / Marion Vernoux

En partenariat avec la CinéFabrique – Lyon

Atelier cinéma – direction d’acteurs du lun. 7. au ven. 11 mars

Située en région Rhône-Alpes, la CinéFabrique, École Nationale Supérieure de Cinéma et de Multimédia, a ouvert ses portes à Lyon en septembre 2015. L’école, gratuite et diplômante, offre à trente jeunes de 18 à 25 ans une formation en trois ans avec cinq parcours. Niveau baccalauréat requis (dérogation possible), elle est accessible par examen d’entrée.

Un enfant connaît toujours quelque chose qu’on ne sait pas. C’est le sens de l’école : en y venant chacun apporte avec lui un enseignement.
L’étudiant n’est pas seulement celui qui peut apprendre, c’est aussi celui qui enrichit l’autre. Sans rencontre il n’y aurait même pas une fleur.
Une école doit être ce lieu de la rencontre.

Abderrahmane Sissako
président de la CinéFabrique

Jean-Pierre Darroussin, Comédien

Jean-Pierre Darroussin est élevé avec une sœur dans une famille modeste à Courbevoie. Il est le fils d’un artisan ouvrier étameur et communiste, et d’une mère au foyer. Proche de la Gauche prolétarienne après mai 1968, il vit « de débrouilles plus ou moins légales » et fonde une coopérative militante de coursiers pour livrer la presse. Il se découvre une passion pour le théâtre pendant ses études au lycée Paul-Lapie. Il entre en 1974 au cours Florent puis, en 1975, à l’école de la rue Blanche, formation qui lui permet d’intégrer en 1976, à la troisième tentative, le Conservatoire national supérieur d’art dramatique de Paris dans la classe de Marcel Bluwal, avec Catherine Frot et Ariane Ascaride.

Il se fait connaître du grand public en 1980 dès son second film Psy de Philippe de Broca.

De 1978 à 1986, il travaille au théâtre, entre autres pour la « Compagnie du Chapeau Rouge » de Pierre Pradinas avec sa complice Catherine Frot. Après l’éclatement de la troupe, il change de métier et devient instituteur à la campagne pendant un an et demi, puis revient au cinéma après le casting du film Mes meilleurs copains de Jean-Marie Poiré.

Il devient au fil des années l’un des acteurs fétiches de Robert Guédiguian.

En 1997, il est récompensé du César du meilleur acteur dans un second rôle pour son interprétation dans Un air de famille de Cédric Klapisch, d’après la pièce de théâtre du même nom d’Agnès Jaoui et Jean-Pierre Bacri.

En 1998, il joue son premier « premier rôle » dans Le Poulpe de Guillaume Nicloux, puis 15 août, Le Cœur des hommes et poursuit depuis avec succès une carrière d’acteur connu du cinéma français

Émilie Deleuze, Réalisatrice, scénariste

Émilie Deleuze réalise son premier court-métrage, Un homme faible, en 1984. Elle suit ensuite des études à la Fémis, dans le département réalisation, où elle a pour camarades de promotion Solveig Anspach et Christine Carriere.

Après plusieurs courts-métrages, Emilie Deleuze se fait remarquer en 1994 en réalisant pour la télévision L’ Incruste, avec Claire Keim et Benoît Magimel. C’est l’avant-dernier volet, consacré à l’adolescence au début des années 80, de la série Tous les garçons et les filles de leur âge, à laquelle participent également des réalisateurs confirmés tels qu’André Techiné, Claire Denis et Olivier Assayas.

En 1999 sort son premier long-métrage, Peau neuve, avec Samuel Le Bihan, présenté au Festival de Cannes dans la section Un certain Regard, où il obtient le prix Fipresci de la critique internationale. Émilie Deleuze conte l’amitié entre un trentenaire urbain venu suivre en Corrèze une formation de conducteur d’engins de chantiers et un jeune stagiaire mal dans sa peau. Elle y révèle un talent singulier et un goût pour les grands espaces.

On retrouve ces qualités dans son second film, Mister V., sélectionné au Festival de Locarno en 2003, et dans lequel le personnage principal est un cheval. En 2001, Émilie Deleuze réalise l’un des courts-métrages du programme Pas d’histoires !, 12 regards sur le racisme au quotidien.

Philippe Faucon, Réalisateur

Titulaire d’une maîtrise de Lettres obtenue à l’Université d’Aix-en Provence, Philippe Faucon débute dans le monde du septième art par le biais de la régie (entre autres sur Mauvais sang et Trois places pour le 26). En 1984, il signe un court métrage, La Jeunesse, un titre qui pourrait résumer toute l’œuvre à venir du cinéaste en herbe. Dès son premier long métrage, L’Amour (1990), il évoque avec tendresse le quotidien de jeunes banlieusards, entre galère et éducation sentimentale. Ce coup d’essai très remarqué décroche à Cannes le Prix de la section Perspectives du cinéma français.

Après ce portrait de groupe, Philippe Faucon construira la plupart de ses films suivants autour d’un seul personnage, tout en continuant de mêler interrogations intimes et questions de société. En témoigne en 1993 Sabine, dans lequel il conte, sans pathos, la descente aux enfers d’une mère séropositive. Cette œuvre délicate est portée par la lumineuse Catherine Klein, comédienne qu’il retrouve deux ans plus tard dans Muriel fait le désespoir de ses parents, qui aborde, sur un ton plus léger, le thème de l’homosexualité. Le cinéaste prend souvent comme point de départ des récits autobiographiques, comme pour le téléfilm Mes dix-sept ans (1996) ou pour Samia (2000), qui relate le combat d’une ado d’origine maghrébine éprise de liberté, dans la banlieue marseillaise.

Le sort des immigrés est au centre des préoccupations de Philippe Faucon (rappelons qu’il est né au Maroc en 1958). Dans La Trahison, il revient sur la guerre d’Algérie, à travers un film inspiré du livre-témoignage d’un sous-lieutenant français. Puis en en 2007, il signe Dans la vie, une comédie sur la rencontre entre une femme arabe et une femme juive. Après un passage par la télévision pour la mini-série D’amour et de révolte (qui dresse le portrait de quatre jeunes gens dans les années 70), Philippe Faucon retourne derrière la caméra pour le cinéma, avec La Désintégration, où il s’attaque à un sujet sensible, le terrorisme, en suivant un jeune des cités (Rashid Debbouze), progressivement happé par l’islamisme radical.

Il remporte le Prix Louis-Delluc en décembre 2015 et le César de la meilleure adaptation et celui du meilleur film en février 2016 pour son film Fatima. Par ailleurs, Zita Hanrot a reçu le César du meilleur espoir féminin pour son rôle dans le film.

Jean-Marc Moutout, Réalisateur, scénariste

Jean-Marc Moutout obtient une licence de mathématiques appliquées à Paris et se forme à la réalisation à l’Institut des Arts de Diffusion en Belgique.

Il réalise rapidement des courts métrages, En haut et en bas (1991), Électrons statiques (1998) et le remarqué Tout doit disparaitre (1996), tout en faisant de l’assistanat sur Par delà les nuages de Michelangelo Antonioni et Wim Wenders (1995) et du casting sur Le plus beau métier du monde de Gérard Lauzier (1996).

Après le documentaire Le dernier navire (2000) et le téléfilm Libre circulation (2001), il signe son premier long métrage, l’engagé et bouleversant Violence des échanges en milieu tempéré (2003) avec Jérémie Rénier, Laurent Lucas et Lydié Andréi. Le film confirme l’univers du cinéaste marqué par l’aliénation de l’être humain par le monde moderne.

Cinq ans plus tard sort son second film La fabrique des sentiments (2008), dans lequel Elsa Zylberstein incarne une clerc de notaire en quête de l’âme sœur, puis Jean-Pierre Darroussin porte De bon matin (2011), parcours d’un employé qui se révolte jusqu’à l’extrême contre le rouleau compresseur du monde du travail et de l’entreprise.

Delphine Noels, Réalisatrice

Delphine est née à Liège en 1973.

Les chemins qui l’ont menée au cinéma sont sinueux et pour le moins étonnants.

En 1990, elle suit les cours de candidature en philologie orientale (pour apprendre à décrypter les hiéroglyphes) à l’Université de Liège. Ensuite, elle s’inscrit à l’Académie des Beaux Arts (en peinture) de Liège et obtient son diplôme en 1996. C’est alors qu’elle s’oriente définitivement vers le cinéma en s’inscrivant à l’INSAS d’où elle sortira en 2001 munie d’un diplôme de réalisation.

Actuellement, elle étudie la psychanalyse et s’intéresse à l’œuvre de Freud et de Lacan, les hiéroglyphes, le dessin, la peinture, la sculpture, le cinéma et la suite est logique.

Elle est simplement passée des langues mortes à une langue vivante, mais son centre d’intérêt est resté le même : la face cachée, cryptée, obscure des choses.

En 2005 et 2007, elle réalise ses premiers courts-métrages : 1 Clé pour 2 et Ni oui ni nom, tous les deux multi-primés en festivals.

Son premier long-métrage : Post-Partum, un thriller sur la maternité, a été présenté en juin 2013 au Festival du film européen de Bruxelles et est sorti en salle en Belgique en 2014.Le film a été nominé à la 5e cérémonie des Magritte du cinéma pour le Magritte du premier film.

Marion Vernoux, Réalisatrice, scénariste, actrice

Fille d’une directrice de casting et d’un décorateur de théâtre, Marion Vernoux abandonne ses études en classe de terminale pour se lancer dans le cinéma. Assistante de production au milieu des années 80, elle co-écrit en 1987 les paroles de N’importe quoi, le premier hit de Florent Pagny et travaille également pour les éditions Flammarion. En 1990, elle est l’auteur du scénario de Pacific Palisades, une comédie avec Sophie Marceau, qui relate son expérience de serveuse dans un bar californien.

En 1991, Marion Vernoux signe pour la Sept un téléfilm très remarqué, Pierre qui roule, dans lequel transparaît déjà son goût pour les situations insolites. Elle réalise en 1994 son premier long-métrage, Personne ne m’aime, un road-movie au féminin, avec les égéries Nouvelle vague Bernadette Lafont et Bulle Ogier. La critique est emballée par le ton décalé de ce premier opus, auquel succède Love etc. (1996), adaptation du best-seller de Julian Barnes avec le couple Charlotte Gainsbourg-Yvan Attal.

Les films chamarrés et gorgés de chansons de la malicieuse Marion Vernoux, font la part belle aux comédiennes. Valeria Bruni-Tedeschi trouve un de ses plus jolis rôles, celui d’une chômeuse amoureuse, dans Rien à faire, présenté à Venise en 1999, tandis que Karin Viard et Hélène Fillières sont les héroïnes de Reines d’un jour, puzzle sentimental sorti en 2001. La cinéaste poursuit dans cette veine, entre fantaisie et mélancolie, avec A boire (2004), qui narre les tribulations arrosées de trois paumés (interprétés par Béart, Baer et Kelif) dans une station de sports d’hiver.

Avec les élèves de 1ère année (promotion 28), de 2e année (promotion 27) de L’École de la Comédie et des élèves de la CinéFabrique à Lyon Solène Cizeron, Fabien Coquil, Vinora Epp, Romain Fauroux, Hugo Guittet, Cloé Lastère, Fatou Malsert, Alexandre Paradis, Noémie Pasteger, Flora Souchier, Athur Amard, Lou Chrétien-Février, Valentin Clerc, Margaux Desailly, Alicia Devidal, Luca Fiorello, Simonn Terrenoire, Guillaume Trotignon, Maybie Vareilles, Elsa Verdon

Sous la direction de Jean-Pierre Darroussin, Émilie Deleuze, Philippe Faucon, Jean-Marc Moutou, Delphine Noels et Marion Vernoux

Atelier direction d’acteurs en partenariat avec la CinéFabrique, mars 2016
Crédit photo : © Sonia Barcet
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