Stage professionnel – juin 2015

Le théâtre de Michel Vinaver – le texte comme partition

Du 16 au 26 juin 2015

2 semaines / 70 heures

Stage pour 15 comédien(ne)s professionnel(le)s

Stage dirigé par Arnaud Meunier
Metteur en scène,
directeur de La Comédie de Saint-Étienne – Centre dramatique national et de son 
École supérieure d’art dramatique

 

 

On dit souvent qu’il existe deux grandes voies historiques pour le travail du comédien : celle de la construction du personnage, dont la figure de proue reste C. Stanislavski, et celle dite de la distanciation qui s’est principalement incarnée dans le théâtre de B. Brecht. Ainsi, le comédien semble-t-il, encore aujourd’hui, toujours confronté à ces deux questions essentielles : dois-je incarner ou dois-je mettre à distance le personnage ?
Chez Michel Vinaver, on sent d’instinct qu’il y a un formidable espace de jeu pour l’acteur et en même temps, on peut être vite déconcerté par son écriture qui brise constamment les continuités d’espace et/ou de temps. Les sources d’inspiration de Vinaver sont plus à trouver dans la musique (Bach), dans la danse (Cunningham) ou dans la peinture (Braque, Léger) que dans le théâtre stricto sensu. De même, il est frappant de noter qu’il a définitivement supprimé tout signe de ponctuation (à l’exception notable du point d’interrogation) pour mieux libérer l’acteur des habitudes scolaires et des contraintes académiques.
Avec ce stage de recherche, je souhaiterais donc pouvoir aborder ce théâtre comme un musicien aborde une partition et nous poser collectivement la question de l’interprétation à la manière d’un pianiste ou d’un chanteur lyrique. Il s’agira aussi de chercher la « faille » pour l’acteur ; c’est-à-dire l’endroit où le texte le touche, le traverse. Et puis, le lieu du plaisir, de la jubilation. Pour cela, nous travaillerons sur deux pièces L’émission de télévision et La demande d’emploi. La question du morcellement, est à la base de l’une et celle de l’enchevêtrement des intrigues et des décalages de temps, très centrale dans l’autre.
À travers ce stage, qui réunira sur le grand plateau un groupe de 15 comédien(ne)s, je voudrais donc poursuivre ma recherche sur l’acteur pour un jeu qui ne soit ni psychologique, ni distancié ;
ni naturaliste, ni formel.

Arnaud Meunier