Cet atelier prépare l’acteur.rice aux sollicitations des écritures de plateau (mais pas que) en le dotant d’outils de réflexion et de ressources pratiques quant à ses propres moyens (et sa propre histoire).

C’est un partage d’exercices et de situations de travail qui impliquent donc la personne et ses capacités à accueillir en temps réel des matériaux subconscients qui l’habitent. Et à les vivre.

Ces situations, que l’on pourrait qualifier de jeux, explorent des états où le partenaire (acteur ou objet) convoque des mémoires ou des liaisons avec ces domaines discrets mais agissants de nos vies.

Ces exercices impliquent ou non le langage, parfois l’objet, parfois le son. La capacité de relier y est prépondérante. Relier une idée avec une autre, une couleur avec un son, un objet avec un lieu, un souvenir avec un bruit.

Relier est un acte de création, peut-être même le principal -et intime- dont on dispose sur les plateaux. Aussi il est important d’explorer les dispositions intérieures favorisant cet acte qui, parfois malcommode au départ, peut ensuite devenir très gratifiant. Relier c’est explorer ses possibles.

Seront abordé différents protocoles d’improvisation avec ou sans objets.

Les protocoles de ces exercices favorisent l’identification par chacun.e des chantiers à mener et le responsabilisent quant aux possibles (et choisis) chemins à prendre.

La préparation de l’acteur et plus particulièrement quant à l’improvisation n’est pas un chantier à l’estime, à l’aveugle.

Le chemin de chacun.e est ici responsabilisé. Un cadre précis de travail ne restreint pas l’inventivité mais, sécurisant les conditions d’accueil de l’imprévu, renforce l’usage par chacun.e de ses ressources. Celles-ci, considérées auparavant comme risquées ou improbables, se révèlent gratifiantes à rencontrer et donc désirables.

Laisser l’interprète vaquer sans repères intériorisés avec ses contenus personnels sans remémoration, ni tri des expériences, demeure stérile. Se déplier requiert de l’interprète d’identifier lors d’une tentative dans quelle situation cette voie a été tentée.

Les exercices cadrés permettent de projeter à l’extérieur de soi des données internes parfois difficiles à identifier et qui font obstacle au plein usage par chacun.e de ses capacités réelles. Ce que fait l’acteur face à ces événements est bien sûr la donnée cruciale. L’objectif est de doter l’interprète d’outils de constat et d’estimation personnels.

A l’égal du domaine sportif, le parcours de l’acteur renvoie à sa responsabilité individuelle, à la lucidité de ses objectifs, aux moyens à mettre en œuvre et à la marge de progression qu’il-elle désire vraiment. Comme l’athlète c’est l’acteur qui construit ses moyens.

On s’efforce de dégager pour l’interprète des outils fiables lui permettant de prolonger seul.e l’atelier.

L’objet ici aura une importance particulière. En les fréquentant, en les choisissant, en les manipulant, on peut connaître, reconnaître, cadrer puis réassembler des données mémorielles et sensibles par essence peu accessibles. La mise à l’extérieur fluidifie les initiatives internes.

Il sera aussi abordé la question de la prise de notes au plateau.

Sera partagée une pratique qui implique la révision in-situ des événements d’une séance et le tri précoce des expériences de chacun.e. Cette pratique individuelle (et réservée à son seul usage) s’inspire de la pratique sportive de haut niveau.

Ce sera l’occasion d’un questionnement et d’un positionnement clair quant à la question touchant aux échecs et aux réussites vécus par chacun(e). Elle stimule le choix personnel de quelques chantiers concrets. Elle implique le long terme.

Distribution

avec les élèves-comédien.nes de la promotion 33 Gwyneth Baya, Selvi Kaya, Maï-Linh Leffray Bidous, Rose Métral, Éric-Roland Ntari, Étienne Rabaud, Imane Rezkallah, Léon Roiné-Rivière, Lucas Sekali, Waïl Souilou, Clarisse Tissot, Théo Trassoudaine