Michel Vinaver / Alain Françon, assisté de Nicolas Doutey
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« Quelle est la matière première de mon écriture ? Ce ne sont pas les mots comme pour l’auteur de poèmes. C’est la voix parlée, la rumeur, il s’agit de faire entendre des voix. » (Michel Vinaver) Que disent ces voix… Le tout-venant de la conversation de tous les jours : la banalité parlée à plusieurs voix. Ce matériau, ce sont donc des bouts de phrases toutes intentionnelles et les intentions sont quelconques… À la pointe de l’inintéressant. Pourquoi ? Parce que c’est dans le creux d’intérêt que se trouve le cœur du mystère, qu’il faut essayer d’entendre la pulsion originaire fondatrice. Une turbulence sans direction où les propos parlés/entendus communiquent par leurs marges. Alors tout le travail d’écriture consiste à voir naître quelque chose à partir de cela.
Alain Françon |
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Biographies::
Alain Françon
Stéphanois d’origine, Alain Françon a cofondé le Théâtre Éclaté d’Annecy en 1971, puis dirigé le Centre dramatique national de Lyon – Théâtre du Huitième de 1989 à 1992, et le Centre dramatique national de Savoie de 1992 à 1996.
Nommé en 1996 à la direction du Théâtre national de la Colline à Paris, il y réaffirme son attachement à présenter des œuvres du théâtre moderne et contemporain : Anton Tchekhov, Henrik Ibsen, Ödön von Horváth, Bertolt Brecht, Georg Kaiser, Hans Henny Jahnn, August Strindberg aux côtés d’Heiner Müller, Edward Bond, Michel Vinaver, Eugène Durif, François Bon, Oliver Cadiot, Daniel Danis, Valère Novarina, Roland Fichet, Enzo Cormann, Didier-Georges Gabily, Hubert Colas, Gildas Milin, Toni Negri, Jean-Luc Lagarce parmi bien d’autres.
D’un tournant de siècle à l’autre, le questionnement demeure sous-tendu par une volonté d’ »arracher un bout de sens au chaos du monde » et une exigence centrée sur la place première de l’auteur dans le processus de la création dramatique.
Son parcours avec le dramaturge anglais Edward Bond commence en 1992, où il crée une première version de Dans la Compagnie des hommes, présentée au Théâtre de la Ville à Paris, et se poursuit en 1994, avec la création au Festival d’Avignon de la trilogie des Pièces de guerre. Suivront les mises en scène de Café (2000), Le Crime du XXIe siècle (2001), Si ce n’est toi (2003), Chaise (2006), Naître (2006).
Depuis 1996, il a créé au Théâtre national de la Colline Dans la compagnie des hommes d’Edward Bond (deuxième version), Les Petites Heures d’Eugène Durif, Les Huissiers et King de Michel Vinaver, Le Chant du Dire-Dire de Daniel Danis, Café d’Edward Bond, Le Crime du XXIe siècle d’Edward Bond, Visage de feu de Marius von Mayenburg, Les Voisins de Michel Vinaver, Skinner de Michel Deutsch, Petit Eyolf d’Henrik Ibsen, Si ce n’est toi d’Edward Bond, Katarakt de Rainald Goetz, Ivanov d’Anton Tchekhov, e de Daniel Danis, Le Chant du cygne et Platonov d’Anton Tchekhov, Chaise, et Naître d’Edward Bond, L’Hôtel du Libre-Échange de Georges Feydeau, La Cerisaie d’Anton Tchekhov.
Alain Françon quitte le Théâtre national de la Colline en janvier 2010 et crée le Théâtre des nuages de neige.
Il a monté depuis :
En 2010 : Extinction de Thomas Bernhard au Théâtre de la Madeleine, Les Trois Sœurs d’Anton Tchekhov à la Comédie Française, Du mariage au divorce de Georges Feydeau.
En 2011 : Fin de partie de Samuel Beckett au Théâtre de la Madeleine.
En 2012 : La Trilogie de la villégiature de Goldoni à la Comédie Française, Oncle Vania d’Anton Tchekhov au Théâtre Nanterre-Amandiers, People de Edward Bond lecture en coproduction avec France Culture au Festival d’Avignon, La Dernière Bande de Samuel Beckett au Théâtre de l’Œuvre.
En 2013 : Reprise de Fin de Partie au Théâtre de l’Odéon – Théâtre de L’Europe.
En 2014 : Les gens d’Edward Bond.
En 2015 : Toujours la tempête de Peter Handke.
Cette saison, Alain Françon est présent à La Comédie de Saint-Étienne :
+ Toujours la tempête, de Peter Handke du mer. 8 au ven. 10 avril / 19 h
Nicolas Doutey
Membre fondateur en 2002 de la revue de création [avant-poste], il y a publié plusieurs textes littéraires et théâtraux, traduit des pièces de Gertrude Stein, et réalisé des entretiens avec, entre autres, Jon Fosse, Noëlle Renaude, Grand Magasin.
Ses pièces Je pars deux fois et Jour (Éditions Théâtre Ouvert, 2013) ont fait l’objet d’une mise en espace par Alain Françon à Théâtre Ouvert en 2011 et d’une réalisation radiophonique pour l’Atelier Fiction de France Culture en 2012 (réal. Baptiste Guiton et Alexandre Plank). Théâtre et amitié (revue If n° 37) est mis en espace par Marc Lainé dans le cadre du festival Actoral (Marseille) en octobre 2013.
Il assiste Alain Françon pour ses mises en scène de Fin de partie (2011-2013), de La Dernière Bande de Samuel Beckett (2012), pour sa mise en scène de Les Gens d’Edward Bond (2014) et deToujours la tempête de Peter Hanke (2015).
Ancien élève de l’ENS de Lyon, il mène une réflexion de philosophie du théâtre, et a achevé en 2012 une thèse consacrée à Beckett. Il codirige avec Denis Guénoun la collection « Expériences philosophiques » aux Éditions Les Solitaires Intempestifs. Après avoir enseigné à l’Université de Montréal et à Paris-Sorbonne, il intervient régulièrement en dramaturgie à l’ENSATT (Lyon).
Michel Vinaver
Michel Vinaver débute en littérature en publiant deux romans chez Gallimard, Lataume en 1950 et L’Objecteur en 1951 (qui obtiendra le Prix Fénéon). De 1953 à 1980, il est cadre supérieur, puis Directeur général de Gillette France. Il mènera son activité de cadre et celle d’écrivain de front. Sa première pièce, Les Coréens, est créée en 1956 par Roger Planchon. Il écrit ensuite Les Huissiers (1958) et Iphigénie Hôtel (1960) qui évoquent la guerre d’Algérie. Ces pièces ne seront montées que bien plus tard, en 1980 pour la première, par Gilles Chavassieux ; la seconde en 1977, par Antoine Vitez.
Entre 1982 et 1991, il est professeur dans les départements d’études théâtrales des universités Paris III, puis Paris VIII. Il préside, à sa création en 1982 et jusqu’en 1987, la commission Théâtre du Centre national des Lettres et, dans ce cadre, engage une enquête sur l’état de l’édition théâtrale. Actes Sud publie son rapport sous le titre Le Compte rendu d’Avignon – Des mille maux dont souffre l’édition théâtrale et des trente-sept remèdes pour l’en soulager.
Ses pièces sont créées à la scène par Roger Planchon, Jean-Marie Serreau, Jean-Pierre Dougnac, Antoine Vitez, Jacques Lassalle, Alain Françon, Gilles Chavassieux, Michel Didym, Claude Yersin. Elles ont pour titre : Les Coréens (1955), Les Huissiers (1957), Iphigénie Hôtel (1959), Par-dessus bord (1969), La demande d’emploi (1971), Dissident il va sans dire (1976), Nina c’est autre chose (1976), Les travaux et les jours (1977), À la renverse (1979), L’ordinaire (1981), Les voisins (1984), Portrait d’une femme (1984), L’émission de télévision (1988), Le dernier sursaut (1988), King (1998) et 11 septembre 2001 (2002).
En 2005, il met en scène deux de ses pièces : À la renverse au Théâtre Artistic Athévains et Iphigénie Hôtel, en collaboration avec Gilone Brun, au Théâtre Nanterre/Amandiers.
Après Bernard-Marie Koltès en février 2007 et Jean-Luc Lagarce en 2008, Michel Vinaver entre au répertoire de la Comédie Française, puisqu’il met en scène sa pièce L’ordinaire (1981) salle Richelieu, en février 2009. Il signe également des adaptations d’œuvres de Sophocle, Euripide, Shakespeare, Dekker, Gorki, Erdman, Botho Strauss.
Une première édition de son Théâtre complet, en deux volumes, a été publiée par Actes Sud en 1986. Une nouvelle édition en huit volumes est parue, réalisée conjointement par Actes Sud et L’Arche, sous leurs marques respectives, mais dans une présentation commune.
Il écrit en 2014 Bettencourt Boulevard ou une histoire de France chez L’Arche. Cette nouvelle pièce sera créée au Théâtre national populaire de Villeurbanne, dans une mise en scène de Christian Schiaretti, à l’ouverture de la saison 2015-2016.
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distribution::
Avec les élèves de 3e année (promotion 26) de L’École de la Comédie
Julien Bodet, Thomas Jubert, Gaspard Liberelle, Aurélia Lüscher, Tibor Ockenfels, Maurin Olles, Pauline Panassenko, Manon Raffaelli, Mélissa Zehner
Mise en scène Alain Françon
Collaboration à la mise en scène Nicolas Doutey
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résumés::
Dissident, il va sans dire
Hélène et Philippe habitent ensemble, mère et fils. Attachants l’un et l’autre. Attachés l’un à l’autre. Mais lui passe aussi son temps à se dégager. D’elle. De la société. Du monde. Dissident, il l’est avec passivité. Une tranquille et formidable passivité. Il parle mais se délie des paroles qu’il prononce. Il va. Il va sans dire. Elle n’est pas immobile, elle va et dit le discours » des parents « . Elle le dit avec hésitation, ardeur, délicatesse, discrétion… Ce qui se passe entre eux risque tout le temps d’être nul. Pourtant on n’est pas loin entre eux deux de ce qu’on pourrait appeler une passion, une intelligence. (Michel Vinaver)
Les Voisins
Ils s’appellent Laheu et Blason. Ils habitent deux maisons jumelles, ce dernier avec sa fille, l’autre avec son fils. Les deux maisons ont une terrasse commune. Un lien de voisinage, quand ça s’y met on ne fait pas plus fort ; comme attache, c’est plus fort que le mariage, que l’amitié ou l’amour passion et puis c’est autre chose.
Il semble que rien ne puisse leur arriver, tellement ils sont bien calés dans leur microcosme. Et puis il en arrive des masses. Le monde extérieur leur tombe dessus. C’est un tourbillon, une tempête qui dévaste tout, qui dresse les deux bonshommes l’un contre l’autre dans un égarement sans nom. Alice et Ulysse, leurs enfants, ils s’accrochent comme à un bout d’épave. S’engloutiront-ils ?
Et puis qui aurait pu le prévoir ? Le microcosme se recompose, le lien de voisinage se reforme, décidément il y a là quelque chose qui est plus fort que tout.
Il suffit de dire ça et voilà qu’une nouvelle tornade… Mais les choses cette fois tournent autrement. (Michel Vinaver)
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photos::
Premières étapes de travail, oct. 2014
Crédit photos : © Jean-Louis Fernandez
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Travail de répétitions de Dissident, il va sans dire
Crédit photos : © Jean-Louis Fernandez
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