Tumultes

Marion Aubert / Marion Guerrero

{besps}Ecole/atelier14/tumultes/diapo{/besps}

{magictabs}
description::

 

L’Usine

 
Répétitions
du lun. 15 au ven. 26 sept. 2014
Salle du 5e
du lun. 18 mai 2015 au 24 juin 2015
Salle du 5e et L’Usine

Représentations
jeu. 25 juin 2015 / 20 h
ven. 26 juin 2015 / 20 h
sam. 27 juin 2015 / 20 h

Renseignements et réservations
04 77 25 14 14
 

Durée estimée
1 h 50

On devait travailler sur le Front populaire. Le 6 février 1934. Les émeutes. Les congés payés. La revalorisation des salaires. On a lu des livres d’histoire. Écouté des chansons de l’époque : « Qu’est-ce qu’il faut pour être heureux ? » « Boum / Quand notre cœur fait Boum / Tout avec lui dit Boum / Et c’est l’amour qui s’éveille. » On a regardé des films de propagande. On a parlé de l’avortement. Des tricoteuses. De la joie sur les visages. On a écouté « Mohamed mouche à merde, nous ne voulons pas de toi. Mohamed mouche à merde, on va te ramener chez toi. » On a regardé La Grande Illusion. J’ai pensé appeler la pièce La Grande Confusion (en vérité, l’idée m’a été soufflée par Marion).
On a fait des impros. On a tenté de faire la révolution dans l’école. Manon est allée faire des discours sur les places de Saint-Étienne. Personne ne s’en est rendu compte. On a ramassé des poires sur le marché. J’ai listé des questions : Qu’est-ce que c’est que l’espoir ? Qu’est-ce que c’est que de s’inventer des vies nouvelles ? Qu’est-ce que c’est que de sentir quelque chose possible ? C’est quoi le sentiment d’injustice ? C’est quoi avoir peur pour ses enfants ? D’où ça nous vient ce climat-là d’inquiétude ? De haine ? De suspicion ? Comment ça se fabrique, le fascisme ? Qu’est-ce qui se passe à l’intérieur des corps ? On a parlé de la passion. De la peur qui s’insinue l’air de rien. Du collectif. De la solitude. Des chœurs. On a regardé la photo d’August Landmesser, l’homme qui refusa de faire le salut nazi, au milieu d’une foule à l’unisson, un jour de mai 1936. On a parlé de nos approximations. On a parlé du poids du réel. De la lourdeur. On a tenté de désépaissir le réel par le théâtre. On a tenté de s’écouter. De se regarder. De dire des choses ensemble en même temps. D’avoir les corps au même rythme. On a tenté d’être à la fois en 2013 et en 1936. On a tenté de s’approprier les gestes des autres. L’imaginaire des autres. D’être délicats et furieux. On a tenté d’éclairer nos propres désordres. On a chanté « Prenez garde, prenez garde / Vous les sabreurs les bourgeois les gavés / V’la la jeun’ Garde, v’la la jeune Garde / Qui descend sur le pavé. » On a dansé sur « Mao Mao« . Tibor a fait des morts avec des patates. Gaspard a fait des frites avec les patates de Tibor. On a recyclé. Finalement, on n’a pas vu L’affaire Stavisky. On l’a acheté pour rien. On a tenté de saisir des choses que nous avions en commun. Tenté de nommer les colères que nous ne partageons avec personne. Les trucs minables. On a fait une révolution pourrie. On a parlé des armes que les suisses cachent sous leur matelas. On n’a pas fait trop les malins. On a tenté d’aller vers des fictions. Pendant ce temps, le tireur fou a semé la panique dans les rues de la Capitale, sur nos écrans de télévision. À Saint-É, on a fêté la victoire des Bleus contre l’Ukraine. On a eu froid. On a parlé de la cruauté et des grâces de l’humanité. On a parlé de nos propres dérives. On a parlé de ceux qui ne trouvent pas leur place. Qui ne savent pas où se mettre. Qu’on ne sait pas bien où mettre. Les 26 ont travaillé avec beaucoup de générosité, de pertinence, de désir. Nous avons tenté de donner la parole à chacun.

Marion Aubert

||||
Biographies::

 

Marion Aubert, auteure et comédienne

Marion Aubert est diplômée du Conservatoire national de région de Montpellier. En 1996, elle écrit son premier texte pour le théâtre : Petite Pièce Médicament. Cette pièce est créée l’année suivante, date à laquelle elle fonde la Compagnie Tire pas la Nappe avec Marion Guerrero et Capucine Ducastelle. Depuis, toutes ses pièces ont été créées, notamment par sa compagnie, dans des mises en scène de Marion Guerrero. Marion Aubert répond aussi aux commandes de différents théâtres, metteurs en scène ou chorégraphes, parmi lesquels la Comédie Française, la Comédie de Valence, le Théâtre du Rond-Point, le CDR de Vire, le Théâtre Am Stram Gram de Genève, le Théâtre du Peuple de Bussang, Philippe Goudard, Guillaume Delaveau, Babette Masson, Matthieu Cruciani, Marion Levy, etc. Ses pièces sont éditées chez Actes Sud-Papiers. Certains de ses textes sont traduits en allemand, anglais, tchèque, italien et catalan. Son travail d’auteure se réalise le plus souvent dans le cadre de résidences d’écriture : à la Chartreuse de Villeneuve-lès-Avignon, au Festival des Théâtres francophones en Limousin, au Théâtre de la Tête Noire à Saran (Orléans), à la Bibliothèque de Saint-Herblain (Nantes), au Royal Court à Londres. Elle est membre du comité de lecture du Théâtre du Rond-Point, et membre fondatrice de la Coopérative d’écriture initiée par Fabrice Melquiot. Marion Aubert est également comédienne. Elle a joué dans de nombreuses pièces, dont les siennes, mais on la retrouve aussi chez Musset, Lagarce, Ionesco, Lemahieu, Copi, Bégaudeau, sous la direction d’Ariel Garcia-Valdès, Jacques Echantillon, Jean-Marc Bourg, Dag Jeanneret, Jean-Michel Coulon, Philippe Goudard, Marion Guerrero, Cécile Auxire-Marmouget et Matthieu Cruciani.

Marion Aubert est marraine de la promotion 26 de L’École de la Comédie de Saint-Étienne et intervenante au département d’écriture de l’ENSATT à Lyon. 

Cette saison, Marion Aubert est présente à La Comédie de Saint-Étienne :
+ La Classe vive, du mar. 28 au jeu. 30 avril 2015

Marion Guerrero, metteuse en scène et comédienne

Marion Guerrero est diplômée du Conservatoire national de région de Montpellier (aujourd’hui École nationale supérieure d’art dramatique – Maison Louis Jouvet) et de l’Atelier volant du Théâtre national de Toulouse, où elle présente, en 1999, sa première mise en scène Petit(s) rien(s) CabaretElle fonde la Compagnie Tire pas la Nappe avec Marion Aubert et Capucine Ducastelle et met en scène la plupart des textes de Marion Aubert. Elle répond également à des commandes de mise en scène pour différentes compagnies. Les pièces qu’elle met en scène sont jouées dans de nombreux théâtres en France et à l’étranger, comme le Théâtre du Rond-Point, le Teatro Eliseo de Rome, le théâtre ACT de San Francisco, le Staatstheater de Sarrebruck, le CDN de Montpellier, la Scène Nationale de Perpignan, le CDDB de Lorient, la Scène Nationale d’Annecy, le CDN de Nancy, etc. Elle met en scène deux opéras : La Cantate de l’Archipel, mise en espace du spectacle d’inauguration du Théâtre de l’Archipel à Perpignan, avec Sergi Lopez et Cali et Tango du couteau de Virginie Barreteau pour Ecume (direction de l’orchestre Pablo Aslan) au Théâtre des Treize Vents CDN de Montpellier. Marion Guerrero est intervenante et membre du jury à l’École nationale supérieure d’art dramatique de Montpellier, et dans ce cadre met en scène plusieurs pièces. Elle est intervenante et membre du jury de L’École de la Comédie de Saint-Étienne. Parallèlement à cela, elle mène ses projets de comédienne, pour la Compagnie Tire pas la Nappe, sur les textes de Marion Aubert ou Copi, mais on la retrouve aussi chez Shakespeare, Musset, Minyana, Ionesco, Brecht, Belbel et d’autres, pour des metteurs en scène comme Christophe Rauck, Jean-Claude Fall, Ariel Garcia-Valdès, Jacques Nichet, Frédéric Borie, Jacques Echantillon, Richard Mitou, Jérôme Hankins, Frédéric Villemur, Sébastien Lagord, Gilles Lefeuvre, Michèle Heydorff, Laurent Pigeonnat, etc.

Cette saison, Marion Guerrero est présente à La Comédie de Saint-Étienne :
+ La Classe vive, du mar. 28 au jeu. 30 avril 2015
+ Médina Mérika, ven. 30 et sam.31 janvier 2015

 

  

||||
distribution::

 

Avec les élèves de 3e année (promotion 26) de L’École de la Comédie
Julien Bodet, Thomas Jubert, Gaspard Liberelle, Aurélia Lüscher, Tibor Ockenfels, Maurin Olles, Pauline Panassenko, Manon Raffaelli, Mélissa Zehner

avec la participation de Bruno Raffaelli, sociétaire de la Comédie-Française
scénographie Alice Duchange
costumes Marie-Frédérique Fillion
lumières Bruno Marsol
régie générale Yannick Verot
coaching vocal Myriam Djemour
regard chorégraphique Yan Raballand

remerciements Olivier Neveux, Vincent Chambarlhac

production déléguée L’École de la Comédie de Saint-Étienne – École supérieure d’art dramatique
coproduction La Comédie de Saint-Étienne – Centre dramatique national
avec le soutien du ministère de la Culture et de la Communication / DRAC Rhône-Alpes, de la Région Rhône-Alpes et de la Ville de Saint-Étienne

Ce spectacle est le résultat d’une commande d’écriture faite à l’auteure par L’École de la Comédie de Saint-Étienne – École supérieure d’art dramatique

Tumultes suivi de Débâcles est publié par Actes Sud-Papiers

||||
photos::

 

Répétitions, sept. 2014
Crédit photos : © Jean-Louis Fernandez
Voir les photos

Création, juin 2015 1/2
Crédit photos : © Jean-Louis Fernandez

Voir les photos

Création, juin 2015 2/2
Crédit photos : © Sonia Barcet

Voir les photos

 

 

 

{/magictabs}